A l'opposé d'un Jean-Michel Basquiat qui avec son art
minimaliste exprimait sa pensée au travers de silhouettes naïves
décharnées plus proches de la planche d'anatomie que
que des opulentes créatures de Botéro, notre artiste Renato
se met en scène, façon salaison, pour nous livrer, bien planté
sur une paire de solides jambons une réjouissante et généreuse allégorie.
Le modèle et son photographe ne font qu'un pour livrer cette œuvre
fusionnelle, sa vision conceptuelle de la dualité qui habite chacun de nous et qui
tarabuste l'athlète, jusque dans sa musculature, pris dans entre son obsédante quête
de la sublimation du corps et la contingence castratrice des tâches ménagères .
Le génie de notre Apollon ne réside pas seulement dans l'esthétisme académique du corps
partiellement dévoilé.
Il est aussi et surtout dans l'élan fulgurant et spontané qui révèle pour qui veut le voir,
habité par une objectivité artistique et intellectuelle, le héros, brandissant le fer à repasser
comme la Marseillaise sur un bas-relief de François Rude de l'Arc de Triomphe
tenant le glaive libérateur, le héros, disais-je, d'une génération émancipée que l'oppression ménagère
ne saurait détourner de l'accomplissement personnel.
Un observateur attentif , rompu à la chose domestique , y verra l'élégance contrariée
du geste accompli contre nature, qui nous interroge sur l'idée reçue que le repassage
peut être unisexe.
Il y aurait encore beaucoup à dire et le blogueur n'a pour intention que de susciter
la réaction et l'expression,il se réjouit à l'idée d' accueillir les commentaires les plus
audacieux mais face à cette impérissable création une ultime question se pose:
Fallait il pour cela tomber le slip?
Moi je dis que face à la perfection de cet éphèbe à repasser, le Discobole de Myron c'est du surf-ait.