• Un Tour Moins Blanc

    Vendredi 13 h
    Attablés pour l’ultime pasta party nous nous imprégnons de la sagesse du  Dawa Sherpa des collines du 7.8 (Pat ©) qui comme le  moine redoutant la déshydratation avant d’attaquer une enluminure alambiquée  sert une dernière mousse en psalmodiant cette biblique citation : Leffe toi et marche !

    Vendredi 18 h
    La ruée vers les sommets est déclenchée dans une frénésie hystérique qui trahit plus l’envie du traileur mélomane d’échapper aux décibels vagissants de la rengaine outrancière et lancinante saluant pompeusement le départ  que de se confronter  aux premiers contreforts alpins.


    Vendredi 23 h
    Malgrés la menace persistante de la grippe H1N1 le ravitaillement des Contamines est ouvert. Un des valeureux dug roupe brave la pandémie et prend en grippe le trail. Il s'en remet à la navette pour retourner à Chamonix.

    Samedi 1 h
    On se retrouve avec Pat © à La Balme et l'on devise gentiment des divers destins de nos camarades encore en course :
    - Tégève toujours sur la bonne voie à l'avant
    - Tatasse quelquepart devant ou derrière nous.

    Samedi 2 h
    Sur les hauteurs du Col du Bonhomme un brouillard tenace nous enveloppe dans la nuit ce qui paradoxalement m'incite à effectuer un soleil. Malgré la figure imposée je n'arrive pas à briller.

    Samedi 3 h 30
    Comme chaque membre du CNSQY qui passe en ces lieux l'arrivée aux Chapieux ravive le souvenir des exploits de Chapieuxman qui avait, en 2006, égaré son dossard sur le parking le contraignant à l'abandon.
    La compassion me tenaille et le froid apparaissant fige sur ma joue une larme que l'émotion fait naître.
    Chapieuxman si tu me lis saches que ces lieux seront hantés par toi à jamais.
     
    Samedi 9 h 30
    Courmayeur la bien nommée (courre meilleur) m'ouvre ses portes. J'y retrouve
    Tégève qui m'attendait pour m'annoncer qu'il allait se coucher.Dommage, pour la stratégie de course je suis livré à moi même. Je ne me rappelle plus où je devais accélerer.

    Samedi 18 h  
    Entre la Fouly et Champex-lac une rencontre avec une pierre vicieuse me contraint à diminuer ma taxe carbonne. Une des ampoules éclate me laissant penser qu'elle n'appartenait pas à la famille des basses tensions.

    Samedi 20 h
    Un premier gros dodo à Champex-lac. Je plonge dans le sommeil dans un désert affectif où pas un de mes camarades d'infortune ne vient me bercer. 

    Dimanche 02 h
    Le froid et le sommeil irrépressible me conduisent tout droit sur l'un des lits de l'infirmerie de Trient. On s'occupe de moi.On me bichonne. Une bouillotte, une couverture, et une délicate assistante qui me borde. Une soupe et au lit. Ne manque qu'une bise dans le cou.

    Dimanche 03 h
    Départ de Trient je me sens proche de Tégève lorsqu'il reprend son boulot à la Sncf : je suis hagard.

    Dimanche 06 h 30
    J'ai résolu mon problème de sommeil : depuis Vallorcine  avant d'attaquer la Tête au vent je dors debout en marchant soutenu par les batons.

    Dimanche 10 h 30
    Après la descente depuis la Flégère c'est le retour triomphal à Chamonix
    Je cherche désespérément du regard une maman compréhensive qui me prêterait un ou deux de ses rejetons pour passer la ligne d'arrivée en famille. Dommage j'aurais du prévoir et en louer avant la course.
    Mes comparses m'attendent retenus par une barrière et c'est en monoparental que je passe
    sous le dernier portique.
    A quatre nous attendons l'autre vétéran Pat © en nous racontant nos périples, cette année la bière sera moins tiède.

    El Fenomeno.


  • Commentaires

    1
    L'esprit des chapieu
    Jeudi 10 Septembre 2009 à 08:21
    Gigi qui vous veut du bien!
    Aprés ce bien bel exploit, viens le fêter avec tes amis chez gigi est c'est la note qui sera elfenomenale!
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